Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils ont de quoi étonner. Publiées le 10 avril 2025, les statistiques de la Conférence des évêques de France (CEF) mettent en lumière un phénomène qui ne laisse personne indifférent : les baptêmes explosent chez les jeunes. Qui l’eût cru ? Cette tendance, loin d’être un feu de paille, s’intensifie année après année et chamboule complètement nos idées reçues sur le rapport des jeunes à la spiritualité.
Un renouveau spirituel qui transforme les pratiques religieuses
En matière de baptêmes religieux, on assiste à un véritable raz-de-marée. Tenez-vous bien : pas moins de 10 384 adultes ont reçu ce sacrement lors de la nuit de Pâques 2025. Du jamais vu ! Cela représente une hausse vertigineuse de 45 % par rapport à l’année précédente. Les adolescents ne sont pas en reste. Plus de 7 400 jeunes âgés de 11 à 17 ans se préparent à recevoir le baptême, soit 33 % de plus qu’en 2024. Les chiffres crèvent le plafond depuis que la CEF a commencé à les comptabiliser, il y a plus de vingt ans.
Et ne croyez pas qu’il s’agisse d’un phénomène isolé ! De la Bretagne à l’Alsace, du Nord–Pas-de-Calais à l’Occitanie, on observe la même dynamique. Treize diocèses ont même vu leur nombre de baptêmes d’adultes doubler. Comme dirait l’autre, « quand ça veut pas, ça veut pas, et quand ça veut, ça veut vraiment ! » Car en parallèle, rappelons que le nombre total de baptêmes avait pourtant dégringolé de 400 000 en 2000 à tout juste 198 000 en 2022.
Les 18-25 ans : une génération qui réinvente sa relation au religieux
Côté profil, la structure démographique des candidats au baptême a pris un sacré coup de jeune. Premier constat qui saute aux yeux : les 18-25 ans représentent maintenant 42 % des adultes demandant le baptême. Du jamais vu ! Ces jeunes ont détrôné la catégorie des 26-40 ans qui, jusqu’ici, constituait le gros du bataillon des baptisés adultes. Et ce renversement de situation s’est produit en un temps record : cinq petites années.
Les étudiants ? Ils forment désormais 26 % des nouveaux baptisés, contre à peine 17 % il y a cinq ans. Par ailleurs, chez les ados, l’équilibre entre collégiens et lycéens reste stable, mais avec une particularité : les filles sont largement majoritaires (65 % contre 35 % de garçons). Autant dire que ces chiffres tordent le cou à l’idée selon laquelle les jeunes se fichent comme d’une guigne des questions spirituelles.
Quête de sens dans un monde incertain
Mais pourquoi un tel engouement ? La recherche de repères spirituels y est pour beaucoup. D’après l’enquête menée par La Croix auprès de plus de 1 000 catéchumènes, 51 % d’entre eux expliquent leur démarche par une expérience spirituelle forte. Rien d’étonnant à cela, comme le souligne Catherine Chevalier, responsable à la CEF : après la crise du Covid et face aux tensions internationales, le besoin de trouver sa place dans une communauté et de donner du sens à sa vie se fait plus pressant.
Le témoignage de Pauline, rencontrée à Lyon, en dit long : « Moi, je viens d’une famille athée. Dans une période un peu compliquée de ma vie, je me posais beaucoup de questions. Donc c’est une période de vide, vide personnel, professionnel, qui j’étais, qu’est-ce que je voulais faire de ma vie ». Son histoire n’est pas isolée, puisque près d’un catéchumène sur deux vient aujourd’hui d’une famille sans tradition religieuse.
L’influence déterminante des réseaux sociaux
On ne peut pas non plus passer à côté du rôle joué par les plateformes digitales. Une enquête conjointe d’Aleteia et Famille Chrétienne révèle un chiffre éloquent : 78 % des catéchumènes considèrent que les réseaux sociaux ont contribué à leur découverte ou à l’approfondissement de leur foi. Les influenceurs catholiques ont le vent en poupe et répondent aux interrogations fondamentales : « Qui est Jésus ? C’est quoi au juste l’eucharistie ? Comment je dois m’y prendre pour me confesser ? »
TikTok et Instagram sont devenus de véritables places fortes pour cette nouvelle évangélisation 2.0. L’abbé Raffray, avec ses 150 000 abonnés, peut en témoigner : les demandes concernant le baptême affluent dans sa boîte de réception. Toutefois, ne nous y trompons pas. Ce n’est pas tant la technologie en elle-même qui compte, mais bien l’usage qu’en font ces jeunes : s’informer, partager leur cheminement, et, par effet boule de neige, inspirer leurs pairs. Comme l’observe Catherine Lemoine, déléguée pour les adolescents à la CEF : « Ils sont bien plus à l’aise que leurs aînés pour parler de leur foi. Les réseaux sociaux aussi poussent à cela ».